dimanche 31 juillet 2011

Gabon Industriel : le Corrigé !

J’éviterai de faire tout un mémoire sur le « Gabon Industriel » mais juste un exposé très bref et précis de ma vision du « Gabon Industriel ».

1-Rappel sur les mécanismes économiques au Gabon
Le Gabon pour fonctionner a besoin de liquidité (comme tout pays). Pour ce faire il établit un BUDGET.
BUDGET = RECETTES + DEPENSES
RECETTES = Taxes + Impôts.
DEPENSES =
+ Fonctionnement des services publics
+ Dépenses d’équipement ou d’investissement
+ Intervention dans les domaines sociaux, économiques et internationaux
+ Paiement des intérêts sur la dette publique.

Quand les dépenses dépassent les recettes  (généralement le cas) on parle de déficit. Pour combler ce trou chaque année, l’Etat va emprunter  à divers organismes ou particuliers pour constituer ce que l’on appellera la dette publique gabonaise.
Les accords financiers veulent qu’un déficit ne dépasse pas les 3% PIB et la dette les 60% du PIB.

Compliquons un peu les choses : Qu’est-ce qu’un PIB ?

Le PIB (Produit Intérieur Brut) n’est autre que la « richesse produite » par le Gabon sur une année.
De manière plus explicite :
 le PIB  = somme des VA (valeurs ajoutées) + TVA+ droits et taxes sur les importations subventions sur les produits.
Qu’est-ce qu’une Valeur Ajoutée ? C’est la différence apportée à un produit par un industriel.

En somme :
VA = Prix  de vente – Prix de revient.
D’autre part, il existe la « dette extérieur », qui n’est autre que la somme due par les résidents au Gabon (particuliers + Etat) aux non-résidents (organismes ou particuliers à l’étranger).
Un pays qui importe plus qu’il n’exporte est très dangereusement exposé à une amplification de sa dette extérieure.  Et lorsqu’on a du mal à payer sa dette extérieur, les organismes internationaux auront du mal à vous prêter de l’argent. Et en plus de ça, votre taux d’emprunt augmentera significativement. Conclusion, le pays passe en « Cessation de paiement » (patate chaude actuelle américaine) et in fine devient insolvable.
Pour atténuer cette dette, on peut par exemple dévaluer la monnaie du pays afin d’amplifier les exportations (vu que la monnaie de l’acheteur sera plus forte que celle du vendeur)

2-Gabon Industriel: la Phase d’Observation 
Il existe 4 paramètres permettant de piloter l’économie d’un pays :
-          - Le taux d’inflation
-          - Le taux de chômage
-          - Le Solde courant (dette en % du PIB)
-         -  Le taux de croissance.
Ces paramètres forment une toile d’araignée. Une amélioration d’un des paramètres peut empiéter sur les autres. C’est l’exercice le plus délicat auquel peut se prêter le  gouvernement  gabonais. En effet, le but recherché est celui-ci :
·         * Baisser le taux d’inflation
·         * Baisser le taux de chômage
·         * Baisser la dette
·         * Accroitre le taux de croissance.


Observons ce qui se passe entre ces différents paramètres :

Quand le niveau général des prix augmente durant une année, on parle d’inflation. La variation de cette inflation d’une année sur l’autre est le taux d’inflation. Conséquence : baisse du pouvoir d’achat soit un ralentissement de la consommation et donc de la croissance. Si baisse de la croissance, alors augmentation du taux de chômage. Si le taux de chômage augmente, l’Etat viendra à la rescousse soit en empruntant ou en allégeant les taxes sur les entreprises. Cette action a pour effet de baisser les recettes fiscales de l’Etat, donc augmentation indirecte de la dette.
Or, qui dit PIB dit richesse et qui richesse dit consommation. Nous voyons bien que tous ces éléments sont liés.
Quel est le rapport avec notre « Gabon Industriel » ?
Imaginons que le Gabon est une entreprise. Il se doit alors de se constituer un stock de liquidité suffisant et vendant des biens et/ou des services. Etant qu’il ne peut pas utiliser la « planche à billet », il ne lui reste plus qu’à trouver des produits à vendre à l’extérieur et à stimuler la consommation au sein du pays.

Les secteurs porteurs :
-          -- Pétrole
-          -- Minerais
-          -- Bois
-          -- Agriculture


Le pétrole représente 60% des RECETTES du Gabon et 40% du PIB !!! Son exploitation est garantie pour 40 ans encore, mais après ??!

·         Le pétrole est vendu à l’exportation et constitue la meilleure manne des fonds publics. A part la SOGARA, le Gabon ne dispose pas d’entreprises pétrolières. Conséquence : le Gabon à proprement parlé n’est pas maître de son pétrole.

·         Les minerais sont aussi très rentables d’un point de vu fiscale mais les capacités de production et d’emploi ne sont pas à leur optimum.

·         La filière bois est celle qui emploie le plus dans le secteur privé. Depuis 60 ans nos grumes étaient transformées à l’extérieur du pays. Conséquence : fuite d’emplois et de recettes fiscales.

·         L’agriculture demeure encore le maillon faible de la chaîne, avec de faibles plans structurels.


  
3-Gabon Industriel: Axes d’innovation.

a-     La démographie
Un des premiers nœuds de l’affaire est la prévision à 20 ans sur l’explosion démographique de la population.

Une bonne prévision de la population permettrait de bien prévoir le potentiel humain ainsi que les recettes et dépenses de l’Etat.




b-      Le développement du réseau routier :
C’est connu depuis la nuit des temps : un réseau routier développe les échanges avec le commerce extérieur. Des travaux sont en ce moment en cours dans la capitale et à l’intérieur du pays, ce qui constitue un bon début.
Par contre d’autres aménagements du territoire sont à prévoir :
-          La route nationale : on passe de 1 voie à 2 voies (1 voie pour chaque sens)
-          Développer une autre route 2 voies circulaires longeant la côte, interceptée par une route en forme de « Y», le centre étant Lambaréné, et les 3 autres extrémités partant du Sud, de l’est et vers Cocobeach.




c-       Désengorgement du centre-ville


Libreville est saturée par les voitures qui ne cessent d’être importées année après année. A défaut de faire une seconde capitale ou un second centre-ville, il serait  utile de délocaliser  certaines administrations et certaines entreprises du centre-ville vers un autre espace aménagé pour l’occasion. Certes des échangeurs ont vu le jour, mais cela est très loin d’être suffisant.
                                         
d-     Création de 4 usines :



Très bonne initiative pour Nkok. C’est un bon début pour la filière bois. Toutefois, pour affermir la compétitivité du Gabon sans son pétrole, il serait judicieux de mettre au point un tissu industriel compétitif dans la sous-région. Pour ce faire, la sortie de terre de 4 usines serait un bon départ :
-          -- Usine de traitement de déchets avec  incinérateur rattaché à une centrale électrique. Du jus en plus, la SEEG en a bien besoin.
-          -- Usine de transformation des produits alimentaires locaux à grande cadence (manioc, extraction d’huile, extraction  jus de fruit, conditionnement de produits, etc…)
-          -- Usines de conditionnement des produits de la mer (sardines, thon, crevettes, langoustines, etc…)
-          -- Aciérie pour traitement des métaux et matériaux ferreux.

  


e-      Accentuation sur la formation


Dans une industrie, il y a 4 niveaux :
-          * Stratégique
-          * Tactique
-          * Opérationnel
-          * Exécutoire
Chaque niveau nécessitant son degré de compétence. Or, aujourd’hui, le Gabon ayant mené une politique de formation non orientée, des ingénieurs ont été formés pour des corps de métiers soit quasi dormants au Gabon ou inexistants. Pire encore de constater, que la formation des futurs piliers du Gabon Industriel, serait amputer à la base pour non financement des études à long termes ou dans les Grandes Ecoles à plus de 3500€. C’est là une erreur très grave. Un pays sans ingénieurs, serait une industrie sans niveaux Stratégique et Tactique, soit une industrie sans tête. La solution serait ii juste de cadrer les formations avec nos besoins futurs, à une échelle de 5 à 15 ans. Quand on imagine que depuis 60 ans les experts dans le domaine du bois, du pétrole et des minerais sont des expatriés, on en vient à se poser la question mais que font les gabonais ? La preuve par 9 : si on demande à un élève de 3eme ce qu’il voudrait faire plus tard comme métier, à défaut de répondre qu’il ne sait pas, il répondra : « docteur », « comptable », « ingénieur », « informaticien », « technicien », « banquier », « mécanicien », « pilote ». J’en suis navré, mais rien de tout ça n’est un métier. Et ce n’est pas la faute de ces enfants. Il manque un vrai plan de communication à la jeunesse. Ne serait-ce qu’une campagne de sensibilisation depuis les écoles primaires sur les différents métiers et voie d’orientation manquent à notre pays. Même un prospectus avec une liste de métiers, les débouchées et les différentes voies d’accès ne sont usités dans les lycées. C’est votre pré-inscription trouvée à la dernière minute pour compléter le dossier des bourses et stage qui conditions votre avenir et celui du Gabon. Pourquoi supprimer les bourses pour les Grandes Ecoles, si des ingénieurs en « nucléide » ne rentrent pas travailler au Gabon ? Il y en a qui ne demandent qu’à faire du traitement de matériaux et conduite d’usine de transformation de bois, etc…

f-       Facilitation d’accès au crédit

 

Enfin, pour attiser la consommation, il serait utile de faciliter l’accès au crédit.
-          Crédit à la consommation
-          Crédit affecté (immobilier, voiture, etc…)
-          Crédit à la création d’entreprises.


Pour ce faire, une transformation cruciale doit s’opérer : « la traçabilité » du flux financier au Gabon. En effet, prêter à un individu sans adresse, sans garanties efficaces et sans traçabilité de l’exécution financier refroidit pas mal d’organisme financier. Une première solution serait de numériser les paiements. Cela aura déjà l’avantage de limiter les braquages pour des liquidités et fournir un système fiable de contrôle de la masse monétaire au Gabon. Nul n’est sans ignorer que bon nombre de commerçants ne déclarent pas en totalité leur chiffre d’affaire. Un plus donc pour les banquiers et l’Etat.